Imaginer, écrire, conter.
Publié le 25/09/2017
Imaginer, écrire, conter : c’est le réel triptyque de l’écrivain. L’écriture n’est pas une finalité, elle n’est qu’un pont entre l’imaginaire et son partage. Certes, avec le temps, elle peut devenir un art, une passion, une singularité. L’ouvrage final est le fruit de ce patient travail d’alchimiste : écrire, c’est transformer les rêves en mots. La tâche est ardue, car des univers entiers se cachent sous mon crâne, et la puissance créative de la conscience génère une richesse qui peut avoir du mal à franchir les barrières de la langue.
La transcription demande non seulement de la technique, acquise par l’expérience, mais aussi du temps. Or chaque année, les idées s’accumulent, plus rapidement que je ne peux les coucher sur le papier.
Il faut pourtant écrire, avant d’oublier. Avant que ces souvenirs inaccomplis, venus du passé ou du futur, ne s’évanouissent. Avant que la rumeur intérieure ne s'essouffle, avant que le discours ne se perde dans les flots concurrents et le bruit du monde. Avant que le fardeau et peur de l'aède ne s'abattent sur moi : l’oubli.
Prendre de simples notes ne suffit plus, alors j’achète des cahiers que je remplis de mots, de phrases, de dialogues, de dessins. Je me décide enfin à investir du temps pour l’écriture, recrutant les heures creuses de la nuit où la musique berce les mots qui se multiplient et les guident depuis l’éther de l’imaginaire vers le papier. Dans la journée aussi, je renonce à d’autres activités pour me concentrer sur l’écriture. De ce travail de longue haleine naissent des textes, romans ou contes qui ont aujourd’hui leurs lecteurs curieux qui m’encouragent à continuer.