Peter Chaak

De l'image à l'histoire ?

Publié le 31/12/2018


J'ai fait ce dessin sur un coup de tête, un défi. Alors que je pratique d'habitude la pierre noire, le fusain ou la gravure, outils par définition très monochromes, je me devais ici d'utiliser la couleur.
Non seulement le résultat me plait, mais je me demande si je ne pourrais pas l'utiliser pour (encore !) un nouveau projet d'album jeunesse qui me trotte dans la tête depuis quelques jours !

Imaginer, écrire, conter.

Publié le 25/09/2017

Imaginer, écrire, conter : c’est le réel triptyque de l’écrivain. L’écriture n’est pas une finalité, elle n’est qu’un pont entre l’imaginaire et son partage. Certes, avec le temps, elle peut devenir un art, une passion, une singularité. L’ouvrage final est le fruit de ce patient travail d’alchimiste : écrire, c’est transformer les rêves en mots. La tâche est ardue, car des univers entiers se cachent sous mon crâne, et la puissance créative de la conscience génère une richesse qui peut avoir du mal à franchir les barrières de la langue.

La transcription demande non seulement de la technique, acquise par l’expérience, mais aussi du temps. Or chaque année, les idées s’accumulent, plus rapidement que je ne peux les coucher sur le papier.

Il faut pourtant écrire, avant d’oublier. Avant que ces souvenirs inaccomplis, venus du passé ou du futur, ne s’évanouissent. Avant que la rumeur intérieure ne s'essouffle, avant que le discours ne se perde dans les flots concurrents et le bruit du monde. Avant que le fardeau et peur de l'aède ne s'abattent sur moi : l’oubli.

Prendre de simples notes ne suffit plus, alors j’achète des cahiers que je remplis de mots, de phrases, de dialogues, de dessins. Je me décide enfin à investir du temps pour l’écriture, recrutant les heures creuses de la nuit où la musique berce les mots qui se multiplient et les guident depuis l’éther de l’imaginaire vers le papier. Dans la journée aussi, je renonce à d’autres activités pour me concentrer sur l’écriture. De ce travail de longue haleine naissent des textes, romans ou contes qui ont aujourd’hui leurs lecteurs curieux qui m’encouragent à continuer.

Partager, teaser

Publié le 01/08/2018
Certains disent que nous sommes de plus en plus individualistes. J'en doute fortement. Certes, il y a des mutations qui suppriment de la sociabilité, mais d'autres au contraire étendent notre sphère de contacts et multiplient les canaux de communication. La vidéo ci dessous est une expression de cette rencontre possible entre la modernité et le travail souvent solitaire et mystérieux de l'écrivain.
Basée sur le concept du streaming, c'est à dire du direct sur internet, elle propose en accéléré un moment de travail sur une portion de texte.
Teaser sans spoiler, tel pourrait être le pari de ce type de vidéo ! Ici, le texte est issu d'un des premiers chapitres d'un roman d'anticipation en cours de rédaction.


Maoki Ga

Publié le 06/08/2016

Maoki Ga, roman d'autofiction, n'était pas nécessairement destiné à être lu quand j'ai commencé à l'écrire en 2009. C'est l'histoire d'un père, trop tôt séparé de sa fille. Ce simple exutoire littéraire, fragments de vie si brefs qu'ils relèvent presque du cliché photographique, devait s'arrêter précocement au premier anniversaire de la petite Giulia. Après cette échéance, je poursuis néanmoins pour finaliser la rédaction de mes notes, et la vie qui continue m'apporte de nouvelles expériences que je veux ajouter à l'édifice.

Les années passent et le récit s'étoffe. Je me vois contraint d'organiser le tout en chapitre, de commencer à réfléchir à l'accumulation des textes comme un tout. La question de la fin me turlupine : dois-je finir arbitrairement à une date butoir ou trouver un évènement marquant qui constituerait une fin logique ?

Après six ans d'écriture (dont une dernière année particulièrement productive), le besoin de partager mon histoire se fait cruellement sentir. Mes premiers lecteurs sont émus mais perdus dans le fouillis des chapitres qui se succèdent sans transition ni chronologie. L'idée d'en faire quelque chose de plus lisible fait son chemin. Je reprends donc la plume, modifie l'ordre des chapitres, ajoute des titres, et saupoudre le tout d'informations pour aider le lecteur néophyte à suivre la trame du récit.

Neuf années après la naissance de Giulia, le texte initial a mûri et grandi. La contextualisation du cœur du récit, par le passé ou vers le futur, lui a donné un sens au-delà de la transcription du déchirement paternel.


Original de la carte dont il est question au chapitre 30

Chasse & Traque : Retour de mes beta-lectrices

Publié le 06/08/2016

Après la lecture du texte par quelques proches, il est temps de passer l'épreuve du feu : la lecture par un (des) adolescent (s) de l'âge adéquat. Trois filles de collègues acceptent de se prêter au jeu.

La première, qui n'est pas une grande lectrice, se perdra en chemin et ne le finira jamais.
La seconde s'arrête au deuxième chapitre, comprenant que "c'est beaucoup trop réaliste !". Elle n'apprécie en effet que les romans fantastiques.
La troisième, enfin, va jusqu'au bout de l'aventure et conclura :

J'ai bien aimé car c'est mystérieux.
Il y a beaucoup d'aventures.
C'est très très bien.
Les personnages sont bien décrits.

Marie, 10 ans.

Chasse & Traque : un travail de longue haleine

Publié le 05/05/2014

Après des années à écrire des nouvelles et accumuler des notes, je me décide de me lancer dans la rédaction d'un roman jeunesse à l'occasion de l'anniversaire de 12 ans de mon fils. Serais-je capable de construire un texte propre et cohérent, moins surréaliste que mes dernières nouvelles, et accessible à un jeune adolescent féru de lecture ?

Une fois n'est pas coutume, je démarre ce projet avec un véritable cahier des charges : des personnages de 12 ans environ, de l'aventure, de la géographie locale, et surtout, de l'action, de l'adrénaline. J'emprunte à une célèbre série télé le concept du temps réel : l'action se déroulera donc sur un laps de temps de 8 heures et nous suivrons en parallèle une série de personnages. Pour le style, je m'interdis l'usage de la vulgarité (même chez les "méchants"), et j'ai la prétention de ne pas produire une écriture "au lance-pierre" comme on en trouve tant en littérature jeunesse.

Si mon travail avance vite au début, il devient vite évident que je pourrais tenir mon timing initial, qui ne me laissait que six mois avant l'anniversaire. Tant pis, je reporte l'année suivante. Puis des évènements extérieurs m'éloignent de l'écriture et le projet traîne. Il faudra attendre plusieurs années pour que je me replonge dedans et que je le termine enfin.

Le texte final me satisfait, même si je me suis quelque peu éloigné de mon idée initiale. J'ai notamment délaissé la rigueur du temps réel (même si l'action se déroule bel et bien sur une dizaine d'heures).

Schéma initial représentant la trajectoire de certains personnages